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La chasse est ouverte {RP Libre}

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Lyn
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Message Sujet: La chasse est ouverte {RP Libre} | Sam 1 Sep - 18:49

« The Night is my territory. Will someone come and play with me? »


Le soleil avait déjà disparu à l’horizon, entraînant avec lui la chaleur harassante si caractéristique du territoire Harkonnen.

Lorsque le ciel se faisait entre chien et loup, une timide fraîcheur se glissait dans le marché noir qui, soudain, s’animait. La foule se faisait houle, tous reprenaient leur souffle. Jusque-là écrasés, étouffés par les caprices du désert, les étales gagnaient en popularité ; les effets des marchands, illégaux pour la plupart, se plaisaient bien plus une fois parés d’obscurité. Propices aux marchés douteux, les ténèbres ne tarderaient à se pâmer de mystères.

Des échoppes parées de lanternes ouvragées aux simples étals plongés dans l’obscurité, en passant par les tavernes mal famées d’où s’élevaient rires gras et exclamations d’ivrognes, le marché noir se parait d’un nouveau visage une fois la nuit tombée.
Et il en allait de même pour Lyn.

La jeune chimère avait dormi une bonne partie de la journée, préférant l’ombre d’une chambre miteuse aux errances incertaines. Évoluer en plein jour dans cette ville était une épreuve qui ne lui seyait guère ; le risque de croiser un marchand d’esclave lui paraissait trop grand, et elle ignorait encore si sous le coup d’une vision malheureuse, elle serait tétanisée de peur et mise à nue, ou bien si la rage prendrait le dessus, inopportune et létale. Si elle était devenue maîtresse dans l’art de changer d’apparence, de manière d’être, elle n’était pas encore certaine de dompter les émotions qui tournoyaient en elle. La nuit lui paraissait à la fois plus sereine et plus dangereuse, un environnement qui lui promettait quelques péripéties trépidantes, rencontres curieuses, et probablement des informations pour la Poursuite.

Lyn se mouvait avec agilité parmi la cohue, esquivant les coups, se glissant entre deux personnes, évitant au maximum le contact. Un exercice qui l’amusait, quelque part ; jouer de ses muscles et de la concentration pour remonter le courant furieux d’une marée humaine était une façon comme les autres de s’entraîner, un affrontement du quotidien. Certains se vantaient de négocier le prix d’un objet, elle se targuait de négocier la foule, de la traverser sans encombre, d’être nullement affectée par les mouvements humains.
Une pensée qui la fit sourire.

Un coup de coude dans les côtes, lancé par un petit bonhomme hargneux, lui remit les pieds sur terre en même temps de lui couper le souffle. Elle darda sur l’homme un regard peu amène, retint de justesse un feulement agacé. Mais déjà, l’inopportun s’enflammait plus loin, négociait avec ardeur, sans même se soucier de tort qu’il avait causé. Lyn s’intima au calme et reprit sa traversée d’un pas plus nonchalant, désirant attirer moins l’attention.
Il était temps de cesser de jouer aux bravaches et de se donner en spectacle ; l’heure était venue de porter une oreille attentive à son entourage, d’ouvrir grand les yeux pour sonder les recoins dans les ténèbres.

D’un geste sec, elle rajusta sa veste de cuir dépourvue de manche et ébouriffa ensuite sa frange pour mieux dissimuler un éventuel regard indiscret de sa part. Les mains dans les poches de son pantalon de toile, ses bottes explorant à pas feutrés et sûrs chacune des parcelles parcourues, elle reprit sa ronde, alerte, guettant le moindre fait inhabituel.
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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Lun 3 Sep - 19:28

Tout commence avec des mots pour ensuite se finir avec un traité et quelques signatures. Juste un peu plus d’encre sur le papier me direz-vous. Entre vous avez des soldats et des civils, les premiers tenant les armes qui prennent les vies des seconds. Triste constat qui alimente un cercle de violence perpétuel, naturellement livré avec son lot de rancœur et de haine. Voilà une pensée qui traverse les âges, plus encore les frontières qui sépare chaque monde respectif. L’oracle jouait de son influence plus que nécessaire afin de guider mes pas vers des lieux aussi différent qu’hostile à mon égard. Et, si en territoire Norn, c’était plus la morsure du froid et des boulots exécrables, tant par leur difficulté que par la durée, la suite n’était pas mieux. Faite d’énigme et de phrase aussi mystérieuse que complexe. J’étais ce navigateur perdu sur les flots de l’ignorance, toujours à la recherche de cette brise providentielle qui m’aiderai à y voir plus clair et enfin délaisser cette place pour un foyer et un bon repas.

J’étais là, le regard perdu dans le vide sur le pont d’un navire qui assurait la liaison entre Elfyr et Arrakis. Derrières mes pupilles des caractères dansaient avec frénésie dans l’espoir qu’une réponse, un sens vienne combler ce vide entre les lignes. La chaleur me clouait littéralement au sol, impossible de se mouvoir sans éprouver des difficultés croissantes même pour la plus simple des tâches. Comment suis-je arrivé à échapper aux gardes ainsi qu’à Iverness. Bonne question car il ne reste que de vagues échos de mes actes, et parmi eux un nom… Alia. Allez savoir pourquoi mais il n’est possible de tout expliquer dans cet univers qui échappe complètement à toute forme de raison. Chaque être vivant, bâtiment, voir même l’environnement doit son existence à l’être brisé, souverain incontesté. Et si mon regard s’est égaré il y avait une raison à cela. Une lettre pour être plus précis. Dedans l’Oracle expliquait en partie le mystère qui entourait ce pouvoir dévastateur présent dans mes veines, dans mon âme. Les lieux du pouvoir, chacun se trouvant à une place bien précise. La morsure du froid au nord, dans la ville montagne d’Irulan. Le siège du pouvoir à Elfyr. Et maintenant la mer de sable, pour être plus précis Arrakis. Mais pas d’indication sur la prochaine ville. Juste qu’un ou qu’une cliente recrutait des mercenaires pour je ne sais quelle tâche. Un boulot qui donne à plus d’une reprise la chance de voyager.

À bord d’un Ornithoptère les passagers parcouraient le peu de distance restante avec l’espoir d’arriver enfin à destination. La chaleur écrasante laissait la place à une sensation tout aussi déplaisante, un vent frais qui annonçait dors et déjà que la nuit ne tarderai pas à tomber. Juste l’affaire de quelques heures. Comme toujours le désert était votre pire ennemi, les températures oscillants entre deux extrêmes, et des vagues de sable en mouvement perpétuel sous l’influence du vent. Et si le soleil déclinait en raison de la fin de journée, à l’horizon des formes irrégulières se dessinaient déjà. Les pensées obsolètes cédèrent la place à d’autres plus d’actualité. Où et surtout comment trouver ce ou cette commanditaire dans une place dont on ignore tout ou presque. Il avait bien une solution mais cela impliquait de fréquenter des personnes peu recommandables. Et pendant que l’esprit échafaudait toutes sortes de plan comme si cette léthargie forcée et contrainte l’avait mit en rogne.

Enfin arrivé à hauteur des quais, légèrement surélevé par rapport au reste des habitations, se dessinait une immense toile d’araignée partant dans tous les sens, l’ordre ayant depuis longtemps perdu cette bataille. Le plus flagrante dans ce tableau, le palais qui s’élevait entre les taudis et autres bâtisse de moyenne envergure. Les autres quartiers délimités par quelques rares ‘axes principaux’ courant à travers la cité vers les sorties. Le tout était entrecoupé par des dizaines de ruelles partant ça et là sans plus d’indication.

Mon regard parcourant cette fourmilière je fini par y déceler un peu d’ordre. Quelques indications vagues et des groupes venus d’un peu partout s’enfonçant dans une allée sans le moindre doute sur l’itinéraire à suivre. Dans mon dos une tape amical d’un des voyageurs qui m’invitait à le suivre vers ce qu’il appelait ‘la cours des miracles’. Pas bien méchant à première vue, il inspirait la confiance malgré la demi-douzaine d’arme qu’il comptait vendre avant de repartir dès que possible une fois les contrats signés. Et s’il n’en n’avait pas plus dit sur cette cours des miracles, il n’en n’était pas moins aisé de deviner un marché en parallèle de l’officiel, loin des taxes et de la législation. Le marché noir, bon nombre de rumeur couraient sur ce lieu sans qu’elles ne soient jamais confirmées. Entre deux eaux des informations classées, des substances illicites, les drogues, l’alcool, les femmes et aussi l’esclavage. Tant de source de revenu critiquées mais parfois nécessaires au bon fonctionnement d’une cité aussi modeste puisse-t-elle être. L’on s’est frayé un chemin parmi une foule de plus en plus dense tandis que le ciel étoilé s’étendait à vue d’œil. Et dans tout ce monde une femme qui s’amusait à éviter le moindre contact, détail infime qui avait de quoi soulever quelques questions bien innocentes. Mais malgré ces exercices et une souplesse exacerbée, elle ne put éviter la besace de mon guide du moment.

C’est à ce moment que nos regards se sont croisés, l’espace d’un instant les secondes devinrent des heures pour ensuite reprendre le cours normal des choses. La main droite posée sur le manche du sabre ayant raffermit sa prise comme si une menace planait sur ce que je suis devenu : une cible. Fini d’être un grain de sable parmi tant d’autre, fallait croire que sous l’effet d’une force invisible la pierre brute se changeait en un diamant d’une pureté incomparable. Et je ne pouvais cacher ce malaise à un point tel qu’il me fallait trouver un abri. Du moins quelque chose qui y ressemble et trouver la raison de ma venue dans cette ville emplie de coupe gorge. Jouant des coudes pour écarter la foule j’attirais sur moi bien plus d’attention que nécessaire jusqu’à ce qu’au croisement de deux ruelles un coin d’obscurité prenait les traits d’un abri de fortune.

Bénédiction ou pas j’avais toujours cette foutue sensation qui courait le long de ma colonne vertébrale. Décidément ce monde ne me convenait pas, mais alors pas du tout. À la limite me faire rouler dessus pas un véhicule blindé représentait moins de problème que de marcher avec cette pancarte sur le front indiquant en grand, et avec les lumières qui vont de paire, ‘Ici rêveur aux pouvoir mystérieux’. Nan mais que fallait-il faire pour trouver un peu de paix alors que vous possédez un des possibles fragments tant recherché…


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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Lun 3 Sep - 20:58

Lyn inspira une grande goulée d’air; la fraîcheur attendue toute la journée se transformait en froid véritable. Enfin. Elle apprécia ce changement sans pour autant sans inquiéter : peu frileuse – un don de sa soyeuse fourrure ? – elle se sentait bien plus à son aise ainsi.

C’était curieux, comme une simple constatation, une vague pensée qui, un instant, distrait un esprit pourtant chargé d’une mission, pouvait avoir d’étranges conséquences. Un coup de besace, deuxième contact de la soirée dont elle se serait bien passée, et un inconnu. Un échange de regard, qui s’attardât au point dans dilater sa perception du temps, au point d’atténuer le monde qui l’entourait. Et une sensation, un instinct, de ceux qui vous étouffaient, qui rampaient dans les entrailles jusqu’à vous en couper le souffle, ce long frisson le long de l’échine, cette urgence insolite qui, sournoisement, cherchait à vous pousser au réflexe.

Contact perdu.

Lyn, chimère d’action et d’intuition, demeura quelques secondes interdite, oubliant de tracer sa proie – car il s’agissait bien d’une proie à ses yeux désormais. Elle se reprit néanmoins, secoua la tête, rendant sa chevelure plus hirsute encore et reprit sa route, dans une direction au hasard. Elle retrouverait bien l’inconnu le moment venu, le traquerait au flair s’il le fallait. Ne pas se précipiter. Elle se répéta mentalement la scène ; le mouvement, l’arrêt, la garde d’un sabre saisi. Elle évalua les forces, devina l’expérience du combat dans le geste, estima le sabre le plus long que son cimeterre. Quelle taille faisait-il ? Plus grand qu’elle, sans aucun doute ; musculature fine et déliée, peut-être ? Plus agile ?

Non, non ce n’était pas les capacités physiques de son potentiel adversaire qui la perturbait, elle en avait vu d’autre, avait su surprendre ou fuir quand cela s’était avéré nécessaire.
C’était son odeur.

Pas l’odeur comme l’entendait la plupart des gens, mais plus une odeur singulière, une aura, un sentiment profond d’étrangeté, de différence. Les êtres nés du chaos charriaient tous quelque chose de semblable, et pourtant différent. Un malaise la gagna, insistant, dérangeant ; il lui chatouillait l’intérieur des paumes et courrait le long de sa colonne vertébrale, s’accompagnant en même temps d’une curiosité viscérale. Tiraillée entre sa soif d’apprendre, de satisfaire son intérêt avide, et l’instinct le plus primaire qu’induit chaque crainte, la survie, Lyn exhala d’agacement. Elle le savait, pourtant, le désir de savoir s’avérait presque toujours vainqueur de ce duel interne, qu’elle ornait souvent de raisons qu’elle jugeait valable : les individus de ce type et les découvertes qui en découlaient étaient toujours bon pour son commerce.

Informatrice de renom, sollicitée par tous, gardant subtilement son allégeance à la Poursuite secrète en dépit de son travail, ne divulguant jamais de mensonges et s’armant de non-dits, elle ne pouvait pas décemment se permettre d’éviter un face à face intéressant pour des inquiétudes instinctives et certainement sans incidence aucune.

Une fois sa décision prise, elle fit un rapide inventaire mental de son armement et s’engagea dans les ruelles qui entouraient le marché, esquivant les ennuis, attentive à son environnement, s’appuyant sur tous ses sens pour se guider. Elle le trouva enfin, silhouette esseulée au croisement de deux ruelles. Elle s’approcha, à pas feutrés, soigna son entrée tout en demeurant à une distance qu’elle jugeait sauve. Elle ne se posa même pas la question du rôle qu’elle devait jouer ; cela lui venait naturellement, maintenant, elle jonglait avec ses personnalités avec habileté et spontanéité. Le ton qu’elle employa, taquin, provocateur aussi, était pourtant de ces facettes qu’elle jugeait des plus authentiques. Plus elle y songeait, plus elle se disait qu’elle serait narquoise et joueuse aussi, si elle devait mener une existence ordinaire.

« Je ne poursuivrais pas dans cette direction, si j’étais vous. Les types tapis à trois ou quatre ruelles de là ne font pas dans la dentelle. »

Bras croisés sur la poitrine, elle toisa l’inconnu, le sondant, cherchant encore et encore ce qui l’intriguait à ce point chez lui. Ses muscles s’étaient tendus sous l’expectative sous sa posture faussement décontractée ; tous les sens à l’affût, elle guettait, simulait, jouait les possibles réactions.

Sans qu’elle sût pourquoi, ce soir-là, l’assurance lui manquait cruellement.

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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Jeu 6 Sep - 15:31

Le souffle court, une respiration saccadée à force de jouer des coudes pour se frayer un chemin. Voilà comment décrire ma condition actuelle. Je ne puis rien n’avancer de plus si ce n’est que mon esprit s’égare, mon identité qui peu à peu devient l’ombre d’elle-même, et ces souvenirs si précieux qui s’échappent tout comme le sable qui s’écoule dans le sablier du temps. Qui serai-je demain ou dans les jours à venir voilà une question qui me travaille plus que tout. Et tout cela pour au final se retrouver on ne sait où, perdu dans un dédale composé de ruelle sans aucune indication. Mon regard se mit à dériver sur ce qui entourait mon être et cette vision n’avait vraiment rien de plaisant. Mur lézardé, le sol couvert par endroit de sable charrié par le vent qui s’engouffre dans ces chemins obscurs, de temps à autre une lanterne se balançait dans un bruit strident alors que le métal usé entonnait une complainte à l’encontre de quiconque passe sans penser à la décrocher ou lui fournir un support de meilleur facture. Et puis il y avait ces odeurs qui imprégnaient encore mes vêtements. Vague souvenir d’être passé à proximité d’un marché, la morsure du froid devenue une drogue dont je ne peux plus nier ma dépendance.

Sous mes paupières je la revois comme au premier jour, cette ville qui m’a donné un foyer, une demeure et un travail. Certes les habitants n’étaient pas vraiment chaleureux mais ce n’était qu’un détail de plus dans un décor immaculé, d’un blanc pur qu’entrecoupe les glaciers. Comme tout cela peut me manquer. Puis il y a ces souvenirs qui parfois émergent, âmes troublées en quête d’un peu de repos. J’y entrevois une famille, des amis, et par moment une ville à l’architecture tout autre que celle offerte par ce monde. Qui sont-ils, pourquoi à les regarder mon cœur se réchauffe tandis qu’une musique reposante viens calmer la tempête qui ravage mon esprit d’ordinaire impassible. Ma tête va de droite à gauche comme pour chasser ces pensées d’une époque révolue. Cette volonté qui fut mienne s’en trouve usée et il reste si peu de prise. Le chemin de la rédemption est il à ce point long et périlleux. Si tel est le cas alors longue sera ma route vers la lumière et ce quête de quiétude qui transcende le temps et les âges.

Au moment de rouvrir les yeux ce fut l’occasion de ressentir toute sorte d’odeur, la vue n’ayant rien de bien à se mettre sous la dent. Une multitude de parfum s’imbriquant les uns dans les autres, une création qui contrastait tant avec cet environnement. Elle invitait à la détente, au repos et surtout à une certaine paix. C’était étrange mais le pouvoir qui coulait dans mes veines était apaisé, le poison stoppait pour quelques instants sa course mortelle pour mon plus grand bonheur. À cela s’est ajoutée une voix féminine me conseillant de ne pas aller plus loin. Là je me suis retourné et elle se tenait devant moi, les bras croisés à mi-hauteur au niveau du buste. J’ai un instant hésité à porter la main à l’épée mais c’était comme si elle refusait d’obéir. Impossible de faire plus si ce n’est essayer de deviner qui se trouvait en face de moi. Humaine ou chimère le doute était permis quoique peu possible. Le manque d’éclairage et l’heure avancée n’aidant en rien. Mais il était un fait certain, c’était bien elle, celle qui accrocha mon regard, celle là même qui provoqua ma fuite. Pourtant qu’avait-elle fait de mal si ce n’est me regarder… il fallait comprendre, avancer et éviter les pièges. À commencer par cette mystérieuse inconnue. Ne suis-je pas César, celui qui ne recule devant rien, ennemi ou allié, toujours prêt à signer un pacte avec ce que l’on considère comme une menace? D’un bref geste de la tête, le regard à la recherche d’une échappatoire, je l’ai saluée. Répondant à son avertissement par une attitude teintée d’une pointe de provocation.


« Merci bien mais une bonne bagarre est toujours la bienvenue pour extraire quelques informations ou encore dénicher un guide. Mais que puis-je pour vous? Mais ce qui importe pour le moment est que je trouve ce qu’il me manque. Et malheureusement il n’y a que des rumeurs qui courent. Beaucoup de récits sur des objets qui soi-disant apportent le pouvoir à celui qui les possèdent. »

Puis le vent fini par tourner et me rendre ce qui fut autrefois égarer, cette assurance dans les mots ou les gestes. Privé de cette dernière mes actions étaient aléatoires, dictées par des instincts et non par la pensée qui parfois permet de soulever des montagnes si les éléments sont agencés de la bonne manière. Enfin apte à voir plus loin que le bout de mon nez mon attention s’étendait bien au-delà de ce que mes yeux étaient capable de visualiser. Si ma présence n’est pas due au hasard il me faut encore chercher la raison qui elle demeure dans un recoin isolé de la ville en question.

J’en savais peu mais plus que lors de mon réveil. Les fragments, ces pièces du puzzle tant recherchée par ceux qui connaissent leur existence. Sans oublier les rumeurs qui vont de pair avec… si la plupart des réponses sont données il reste toujours cette part de mystère qui demeure sous un voile opaque dans l’attente que quelqu’un le soulève. Cette boite de Pandore qui peut provoquer la perte de ce monde tout comme le sauver d’un trépas dont il se passerait bien. Voilà ce après quoi je courrais, une solution pour revenir dans un monde qui n’est pas parfait mais qui au moins à le mérite de ne pas laisser de place au doute ou encore à de mauvaises surprises. Pour peu je l’aurai oublié et continuer à pourchasser des fantômes ce qui est une perte de temps. Et du temps il n’en reste pas beaucoup avant de passer le point de non retour.

Toute peur s’est évanouie au profit d’une détermination qui ne laisse pas de place au doute. Si le marché noir avait de quoi ravir les plus pointilleux des clients cette jeune femme devait savoir quelque chose. La position d’un temple, la position d’un autre fragment, ou alors tout simplement une piste vers ces objets tant convoités. Et dans cet univers rares sont les rencontres qui n’ont pas lieu d’être. Elles ont toutes une raison d’être, une utilité, opportunité d’en apprendre plus sur l’inconnu et en particulier sur soi-même. Dire que nous pensons nous connaître, l’on se berce d’illusion pour ne pas voir la vérité en face, trop peur de se regarder dans la glace et de se coller une balle en pleine tête juste après. Fini de fuir, seuls les faibles le font et je ne suis pas l’un des leurs. En avant et que brille l’astre lunaire afin de rendre à ce feu le peu de vie qui lui fait défaut.
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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Sam 8 Sep - 22:35

Lyn ne put retenir un froncement de sourcil, à mi-perplexe, mi-goguenard. Elle aurait juré, vu la vitesse à laquelle il s’était carapaté pour un simple échange de regard, que son interlocuteur serait plutôt du genre à éviter les affrontements inutiles. À moins qu’elle ne fût le problème ? Un bonhomme intimidé par les dames ? Une souris qui n’appréciait guère le fauve ? La question serait certainement à creuser, plus tard, et Lyn la conserva soigneusement dans un recoin de sa tête, ajoutant consciencieusement l’hypothèse de l’homme qui a quelque chose à cacher et celle du radar à chimère un peu flippé.

Son esprit s’affairait à tout autre chose. Le mot « information », aussitôt prononcé, était toujours soigneusement étudié, analysé, de son contexte à son intonation. Fallait-il y déceler une ferveur particulière, ou au contraire, une légère crainte, celle d’être démasquée ? S’agissait-il d’une recherche dangereuse ou d’une simple intrigue ? Ces simples indices, en général, suffisaient à déduire la nature du client potentiel, à l’attirer dans ses filets sans aucune machination. En l’occurrence, néanmoins, elle ne savait que penser de son vis-à-vis. Son instinct, toujours, emmêlait les signaux sans qu’elle ne trouvât le temps de faire le tri, et la spontanéité était un atout nécessaire à sa manœuvre. Pas question de s’empêtrer dans des réflexions sans fin quand on attendait une réaction de sa part, au risque de paraître plus suspect que nature.

Elle introduisit sa réplique d’un haussement d’épaule désinvolte, tout en faisant mine d’examiner le dos de ses ongles.

« Si tu veux des informations fiables, et cesser de courir après quelques futiles rumeurs, trouve-toi un informateur. Ce n’est pas ce qu’il manque, dans cette ville. »

L’idée de taper sur quelques individus de bas étages n’était pas stupide en soit ; mais c’était aussi de cette manière dont on récoltait les informations les moins sûres. Technique rustre et incertaine, et pourtant parfois nécessaire, la chimère devait l’admettre. Les rumeurs étaient encore autre chose, reflets fugaces de la vérité, informations colportées et dépourvues de valeurs, elles n’en restaient pas moins des pistes à humer, des traces à conjecturer avec soin. Un travail bien fastidieux. De loin, Lyn préférait s’adonner à l’espionnage en tout genre. D’ailleurs, la légère condescendance qui transparaissait dans son ton soulignait plutôt bien ce fait. Cet excès, induit probablement par sa nature, son caractère véritable, ne constituait certainement pas une approche raisonnable pour inspirer la confiance ; le mal était fait, néanmoins, et elle ne pouvait plus qu’espérer qu’il s’estomperait une fois sa profession révélée. Après tout, il était bien normal de défendre son gagne-pain.

Même si dans le cas de Lyn, l’exercice de son métier prenait des dimensions toutes autres. Elle hésita, quelques instants, à émettre les quelques notes du chant-signal, celui qui permettait de reconnaître les membres de la Poursuite entre eux. Elle se ravisa bien vite, la prudence de la chasse revenant à ses sens. Sans compter que parmi ses nombreux tatouages découverts, dans le bas de son dos, trônait quelques mots dans le langage du groupuscule. S’il s’agissait-là d’un allier, elle le saurait bien assez tôt.
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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Lun 10 Sep - 16:56

Le corps humain et ses réactions aux paroles, aux conditions climatiques, qui parle pour vous lorsque les mots ne passent pas la frontière des lèvres. Il est un ami et aussi notre pire ennemi car il est autant notre force que notre faiblesse. La chair est faible, juste une enveloppe corporelle destinée à accueillir cette âme qui détermine qui nous sommes. Je ne pouvais plus me laisser dominer par des instincts basiques et en apprendre plus sur cette mystérieuse inconnue qui trouvait en moi un quelconque intérêt. Pas totalement faux dans ce monde où il est vrai que mon statut me confère cet aura si particulière. Cette odeur propre aux hommes vivant dans les terres Norn. Soit, c’est du passé, là c’est plus le désert et ses serres qui s’apprêtent à se refermer sur l’humble mercenaire que je suis. Incapable de fuir ce vautour, cet oiseau de proie qui m’a désigné comme son prochain repas. J’écoute donc cette jeune femme qui remet en doute une méthode qui à tant de fois fait ses preuves. La violence, expression des émotions les plus vives et aussi celle qui permet de faire renier un dieu à un curé. Les années d’expériences et autres récit me rappel à quel point un homme brisé est faible et facile à manipuler. Il en sera de même pour mes prochaines cibles une fois ce pouvoir enfin maîtrisé.

Des rumeurs, futiles? Pas certain que ce soit le cas, entre les lignes je trouverai des pistes, déceler le vrai du faux et à chaque victime une partie de ce que l’on cherche. Je sais que cela va te sembler étrange, dépourvu de toute morale mais impossible de neutraliser l’influence du fragment qui, greffé à mon âme, dirige en partie mes actes, ma conduite. L’arrogance du guerrier indomptable qui malgré les épreuves avance sans se poser de question, les remords sont de trop et amènent à une mort certaine. Point de pitié pour les faibles et les couards qui vous tendent une main amicale alors que dans l’autre se trouve une dague qui sera plantée dans votre dos si vous avez le malheur de confier votre vie à ces bandits de bas étage. Mais tu me parles d’informateurs, cela implique un service en retour, une sommes à payer proportionnelle aux risques nécessaire à l’obtention de l’information. Et là les risques sont énormes car plus d’une personne court après.


« Effectivement, j’en aurai bien besoin mais que puis-je leur offrir en retour? C’est tout juste si je peux payer mon voyage et de quoi tenir une semaine dans cette ville avant d’être à sec. D’un autre côté ce que je recherche est en rapport direct avec les fragments, le pouvoir absolu selon les dires des personnes que j’ai pu croiser… »

Mon regard qui s’attardait sur les tatouages ne comprenait pas leur signification. De l’art en quelque sorte même si cela ne me touche pas particulièrement, pas plus que la beauté de la nature qui permet de s’évader, d’échapper à ses peines ou encore retrouver cette tranquillité d’esprit si facilement perdue dans une foule dense qui n’a de cesse de s’agiter de droite à gauche. Mouvements qui n’ont pas de début, pas de fin, juste un besoin de ne pas rester sur place même si cela revient à effectuer deux pas et revenir en arrière.

Et puis il y à ces sons qui, portés par le vent, arrivent jusqu'à nous. Ils s’éloignent, passent à côté de vous l’air hautin, vous toisent depuis les hauteurs comme si vous n’étiez rien de plus que des étrangers, des éléments indésirables. Mais lorsqu’ils vous frôlent apprenez à écouter les murmures du vent qui est votre allié le plus fidèle. Il colporte rumeur et discutions diverse. La notion de secret lui est étrangère et peut jouer en votre faveur. Informateur qui dispense conseils et nouvelles en tout genre. Je l’écoute mais pour la soirée seules les paroles de l’inconnue sont audibles. Dans mon dos ce n’est que des cris de bête sauvage qui se mêlent à l’odeur d’un alcool de basse qualité. Une bagarre peut-être mais cela n’a pas d’importance, pas plus que ces bruits de pas qui résonnent dans les ruelles à la recherche d’une route, d’une indication qui les sortiraient hors de cet enfer qui les garde prisonnier dans un dédale où la lumière n’a pas sa place. La nuit prend possession des lieux. Le terrain de chasse des prédateurs par excellence.


« … alors à moins que vous ne soyez aussi sur leur piste, ce qui fait de vous une rivale directe, je ne puis vous offrir qu’un peu de compagnie et pourquoi pas un ou deux évènements récent qui se sont déroulé non loin du palais d’Iverness. »

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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Mer 12 Sep - 13:25

La nuit prenait enfin tous ses droits. Les sens en alerte, Lyn sondait les alentours, par réflexe. Sur ce territoire disputé, les proies comme les prédateurs commençaient à se mettre en mouvement, à pas feutrés et prudents. Les diurnes, eux, restaient bien à l’abri, que ce fût par le confort casanier ou la chaleur des tavernes. Comme s’il ne faisait pas assez chaud comme ça pendant la journée.

Des pas s’approchèrent, à quelques ruelles de là, puis s’estompèrent aussitôt. Lyn prenait instinctivement note de son entourage, des mouvements autour d’elle, sans pour autant en montrer le moindre signe. Elle s’éclipserait à la moindre alerte, se fondant dans l’obscurité, épiant, s’accordant le temps nécessaire pour se décider ; un choix décisif, en soi, que de choisir si oui ou non il fallait s’en prendre au passant suspect. Vol utile ? Personnage important ? Ou encore, simple badaud sans importance… Les rues, une fois enveloppées de leur manteau de ténèbres, savaient se garnir d’atouts et de fausses pistes, de sombres affaires et de malchanceux.

Mais tout en étant pleinement consciente de son environnement, elle ne détourna pas un seul instant son attention de son vis-à-vis, captivée par le moindre détail, toujours parée de condescendance pour masquer son malaise. Tentative bien maladroite – elle avait le sentiment de se comporter comme un animal farouche qui dissimulait ses craintes derrière une rangée de dents aiguisées – mais elle ne se démonta pas pour autant. C’était dans sa nature, probablement. Tout le secret résidait dans le fait de demeurer constant dans son caractère face au client. Car, elle l’apprendrait bien assez tôt, il s’agissait bien là d’un client. Après tout, l’argent n’était pas l’unique moyen de payer les informations, loin de là ; d’autres connaissances pouvaient souvent s’avérer bien plus utiles que quelques pièces.

« Fragments. »

De surprise, Lyn ouvrit la bouche et retint de justesse un hoquet stupéfait. Qui diable était assez imprudent pour évoquer les fragments dans une ruelle du marché noir, de nuit ? C’était certainement l’un des meilleurs moyens pour s’attirer des ennuis. Ce seul mot avait suffi à la faire réagir ; déjà, elle n’écoutait plus que d’une oreille les paroles de son interlocuteur et sondait les alentours, frénétiquement ; elle huma l’air pour tenter de déceler un intrus, tendit l’oreille pour déceler peut-être la respiration de quelqu’un tapis dans l’obscurité. Que sa recherche fût infructueuse ne la rassura pas le moins du monde ; elle s’ébroua, sans s’inquiéter de l’étrangeté de son geste, et décida qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure, celle qui la mettrait en sécurité. Ou plutôt, peu inquiète qu’elle était pour sa propre sécurité, qui mettrait ses potentielles informations en sécurité.

Elle fit quelques pas en avant, brisant la distance de sécurité qu’elle avait mis entre elle et le mercenaire – à première vue, elle avait déduit que c’était son occupation – et elle s’exprima d’une voix basse, pressée :

« Je suis Lyn, et il me semble judicieux de prendre la poudre d’escampette. Il y a certaines choses qu’il ne faut pas souffler aux vents, certains mots qu’il faut utiliser avec davantage de modération. Je peux peut-être vous aider. Suivez-moi. »

Et sans attendre de réponse, espérant que la curiosité ou la nécessité suffiraient à convaincre l’inconnu, elle se faufila dans une ruelle étroite, usant de son agilité pour emprunter un chemin sinueux et plein d’obstacle ; elle longea une échoppe désertée, escalada une petite façade, traversa sans un bruit toujours une cour intérieure et se glissa à l’ombre d’un muret avant de déboucher sur une autre partie du marché. À nouveau dans la foule animée, elle reprit une démarche plus assurée et conquérante, moins discrète, pour se fondre dans le commun, ne jetant qu’un bref regard en arrière pour s’assurer qu’elle avait bien été suivie.

Alors, seulement, elle s’engouffra dans une taverne bruyante. D’un signe, elle salua le tavernier, vieille connaissance qu’elle payait que trop bien pour ses services. Elle gravit les marches qui menaient à la salle à l’étage, idéale pour les affaires de discrétion. Sa table habituelle, dans un recoin qui lui donnait une vision d’ensemble satisfaisante, était bien entendu libre, et elle se laissa tomber sur une chaise, lestement. Après examen soigneux de la salle qu’elle distinguait depuis la balustrade, elle s’autorisa un soupir soulagé et la tension sembla disparaître un peu de ses épaules musculeuses. L'environnement familier et bien plus sûr avait le don de l'apaiser, le confort d'une taverne bruyante et les vapeurs enivrées étouffant les discrètes conversations.

Mère Chaos était bien cruelle de l’avoir façonnée de nature si méfiante.

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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Dim 16 Sep - 21:46

Le voile de mystère qui entourait la personnalité de Lyn était aussi dense qu’au début. Sentiment étrange qui pousse à la méfiance et à la suspicion sans pour autant apporter la moindre preuve de ce que l’on avance. Ironie du sort ou juste situation qui peut vous mener dans bon nombre de coupe gorge, ces doutes sont la pourriture qui ronge le fruit de l’intérieur. Incapable de donner la moindre valeur à ces hypothèses farfelues nées d’un imaginaire sans limite. Car oui, sans preuve une parole est vide de sens, l’eau insipide, et le mensonge plus que présent et à même d’occulter la vérité. Elle maintenait avec talent cette illusion. À quelques détails près elle aurait la possibilité de se mouvoir, de s’exprimer sans le moindre problème, indépendamment de sa créatrice qui aurait alors un rang proche de celui d’une Déesse. Mais peu importe notre nature véritable, les masques que l’on peut poser afin de se protéger ou de protéger ce qui compte à nos yeux. Il suffit en général d’une parole, d’un détail, un infime détail pour que ces défenses volent en éclat. Une myriade de fragment qui s’envole aux quatre vents vers une destination qui n’est connue que des principaux concernés. Et les fragments voilà ce qui avait provoqué une rupture dans le comportement de la jeune femme qui se mit à se comporter de manière étrange, presque animal. Elle avait même brisé cette distance dite ‘de sécurité’ pour échanger de brève parole avant de m’inviter à la suivre non sans tenir compte de mes aptitudes physiques ou de mon équipement.

La suivre relevait de l’exploit, un défi qui avait le mérite de me motiver en dépit des difficultés. Elle avait cette aptitude hors du commun à se faufiler entre les obstacles avec cette aisance que l’on prête en général aux félins. C’est tout juste si mes ne la perdait pas de vue au détour d’un coin de rue, ombre filant antre ses pairs pour échapper à la moindre source de lumière. À plus d’une reprise j’ai glissé, le souffle court à force de tenir ce rythme d’enfer imposée par la jeune femme bien décidée à me mener je ne sais où. La complainte de mes bottes, les poumons qui se gonflent à une allure inquiétante, et une fatigue qui s’insinue dans la moindre parcelle de ce corps fait de chair et d’os. Il était un fait certain: impossible de maintenir une telle cadence pendant plus d’une heure. Mais elle ne semblait pas le moindre du monde exténuée, que du contraire, cette course semblait réveiller en elle des ressources cachées. Fascinant mais avant tout c’était une crainte qui venait de naître en moi. La voir escalader la façade sans la moindre peine suffit à me convaincre de ce potentiel latent.

Mais cette différence nette qui nous séparait n’est pas suffisante que pour m’amener à jeter l’éponge. J’ai jeté le sac par-dessus le mur pour ensuite entreprendre à mon tour son ascension. Les poutres de bois usées par les sables du temps émirent une complainte sonore au moment ou elles durent supporter mon poids et celui de l’arme qui pendait à mon côté gauche. C’est la dernière fois que j’aperçu Lyn qui s’enfonçait dans la foule, bien moins discrète mais d’autant plus compliquée à localiser dans cette masse compact. À côté de cela tout mon corps réclamait son dû vis-à-vis de l’effort fourni précédemment. Profitant de ma taille, le regard survola les habitants à la recherche de la jeune femme. Nul besoin de courir si l’on peut traquer une cible depuis une position surélevée. Si la plupart des femmes présentes avait un charme certain, très peu en revanche avait cette aura si particulière. Après une bonne minute à chercher une aiguille dans une botte de foin je la vis entrer dans une taverne d’un pas sûr. C’est alors que je me suis dirigé vers cette même place sans trop savoir à quoi m’attendre. Dans mon dos des rumeurs sur les fragments qui s’amplifiaient. Je n’y ai prêté que peu d’attention même si une partie de mon esprit ne pouvait s’en détacher. Ce fut ainsi jusqu’à ce que j’arrive à l’intérieur.

Une température qui n’était pas trop étouffante, du monde comme à l’habitude. C’est de notoriété publique, une fois la nuit tombée les bars et tavernes s’animent. L’alcool et les ragots de la journée sont déballés sans la moindre vergogne alors que les bourses se vident plus ou moins rapidement. Pour séduire une belle qui finira sa nuit dans votre lit, pour soudoyer ou négocier des informations, une promotion. Tous les moyens sont bons pour obtenir ce que l’on désire le plus, même la plus vile des méthodes est autorisée, conseillé même si vous voulez mon avis. Dans ce vacarme pas le moindre signe de la personne tant recherchée, d’instinct je suis allé voir le patron avec une description approximative de Lyn. La nuit et la fatigue brouillant quelque peu les informations dont je disposais. Quelle ne fut pas ma surprise, j’ai joué le jeu jusqu’au bout, lorsqu’il me demanda quelques pièces contre l’information.

Si je l’ai obtenue, le gérant de la taverne fini par se faire, dévoilant ce pourquoi je suis venu avant d’avoir son argent. Peu importe ses protestations ou menace j’étais déjà en route vers la salle du premier où Lyn s’était assise dans le coin de la pièce. Bien plus à son aise que lors du premier entretien. Fausse apparence ou juste sa véritable nature je n’en saurai plus sans commencer les négociations. Tout naturellement je me suis approché avant de demander si la place était libre. Réponse positive et un siège s’offre à moi avec à la clef peut-être plus que ce que je désire entendre. Il y à de bonne chance mais cela va sans dire que révéler mon pouvoir à tout va ou donner ma ‘véritable’ nature risque de me causer plus de tord qu’autre chose. Une partie de la vérité sera dite, le reste demeurera dans les ténèbres pour des raisons de sécurité. Je ne suis à l’abri nulle part et de cela j’en suis pleinement conscient.


« On peut dire que niveau balade vous en connaissez un rayon. Même si gravir une façade n’est pas mon activité favorite. Enfin soit, selon vos dires il est bon de ne pas tout révéler à la lumière du jour alors que pouvez vous m’apprendre sur les lieux de puissance et les trésors qui s’y trouvent. Non pas que j’en oublie mes manières mais mon temps ici est compté. »

Je m’égare, plus encore mon nom reste un mystère complet pour la jeune femme qui ignore jusqu’à la plus basique des informations: mon nom.

« César de Esperanza pour vous servir si tant est que ma mémoire et mes connaissances puissent vous servir »
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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Mer 26 Sep - 8:53

Lyn accueille les présentations d’un regard curieux – cet homme s’exprimait-il toujours de la sorte ? – et finalement, ce fut d’une voix grave, presque empreinte d’un ronronnement, qu’elle répondit, laconique :

« Enchantée. »

La satisfaction de l’avoir fait crapahuter à travers les ruelles de la ville n’était pas l’unique raison de sa manœuvre. C’était une façon bien plus subtile de signifier qu’elle n’était pas quelqu’un à prendre à la légère, et pas non plus le genre de personne qui donne des informations – probablement peu chères payées – à n’importe quel gus sans ambition. Si l’exercice était futile pour elle, s’il n’avait rien d’une science exacte et s’il constituait un divertissement parfois hilarant, ç’en était pas moins une sorte de test. Et de spectacle ; elle savait combien il pouvait être impressionnant, parfois, de voir quelqu’un faire face au vide avec aisance, combien sa petite silhouette musculeuse pouvait parfois surprendre, intimider.

L’esquisse d’un sourire carnassier sur les lèvres, elle conserva sagement le silence jusqu’à ce que deux chopes de bières fussent déposées devant eux par la petite serveuse qui, bien vite, s’éclipsa. Hors de question de proférer la moindre parole malencontreuse devant une oreille si étourdie. Et le tavernier n’enverrait personne à moins qu’elle ne lui fît savoir le contraire. C’était leur deal. Comment faire confiance à un simple tavernier, même en le payant, pour ce genre de choses ? Un intrus pourrait aisément le payer plus qu’elle ne le faisait et ainsi obtenir sa trahison. Lyn comptait sur plusieurs choses, à commencer par le pouvoir des secrets. Elle savait des choses que nul autre ne soupçonnait, et avait ferré le tavernier par hasard, au cours d’une mission sans aucun rapport. Cela, et d’autres aventures qu’il serait futile de conter ici, mais qui avaient non seulement prodiguer des moyens d’intimidation et de pression mais aussi une confiance – toute relative – entre les deux associés. La Poursuite était passée par là. Son comportement envers César n’avait rien d’étonnant pour autant ; tout n’était que jeu d’apparence, pour plus de protection.

Elle profita de ce répit pour se laisser aller à la réflexion, maintenant qu’elle était dans un endroit qui lui convenait pour les échanges d’importance, elle devait évaluer la stratégie à adopter, comment faire honneur à son métier et à son allégeance à la fois, comment retirer un bon prix de ses informations sans que les soupçons la pénètrent ; ils se devaient de glisser sur elle, tel un murmure, sans jamais l’atteindre. Art complexe et vicieux, qui pouvait aisément se retourner contre son utilisateur. Néanmoins, César semblait assez avide de renseignement – pourquoi quelqu’un les chercheraient-ils avec ardeur, si ce n’est un membre de la Poursuite ? – et elle ne pouvait pas se priver d’une telle occasion. Elle prit une profonde inspiration.

« Bien. Pour commencer, je veux savoir ce que tu sais des fragments. Il est hors de question que je me lance dans de grandes explications pour que tu prétendes ensuite que tu le savais déjà. J’espère que tu ne prendras pas trop mal ma prudence. »

Ni sa façon cavalière d’être repassée au tutoiement, habitude liée à sa personnalité farouche et son besoin d’indépendance. Elle laissait volontiers les politesses aux voyageurs et aux nobliaux ; pour sa part, elle ne les apparentait que trop à la soumission qu’elle avait subie durant sa vie d’esclave.

Elle trempa les lèvres dans sa bière, attendit la réponse patiemment, en silence, mais fixant de ses prunelles émeraudes son interlocuteur.

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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Jeu 4 Oct - 22:41

Tranquillement installé sur la chaise, le verre dans ma main décrivait des cercles concentriques, le liquide ambré qui suit le mouvement. D’abord une surface plane avant qu’une spirale ne fasse son apparition attirant la mousse vers le fond tout en créant une nouvelle couche blanchâtre pour remplacer celle absorbée dans les abysses. C’est tout juste si j’avais prêté attention à la serveuse qui s’était présentée avec les verres avant de s’éclipser dans la seconde. Elle n’avait même pas demandé à être payée, fuyant un quelconque démon ou esprit maléfique, en gros une potentielle menace dont j’ignorais absolument tout. Enfin presque tout car il y à bien dans les tréfonds de ma mémoire le souvenir d’une bête hideuse qui n’attend que le moment opportun pour frapper sa victime. Soit, j’en saurai plus tôt ou tard les paroles de la jeune femme me tirant hors de mes pensées devenues soudainement envahissantes, impossible à faire taire tant elles sont nombreuses et diverses.

Car oui, son impatiente trahissait une quelconque allégeance à un groupe qui en soit ne me disait rien. Pas le moindre indice si ce n’est que les fragments sont pour eux un enjeu de taille qui dépasse de lui mon imaginaire et mes fantasmes les plus fous. Après tout si cette recherche de la puissance est un moyen de mieux me connaître, de pouvoir enfin revenir à la réalité, qu’en est t-il pour Lyn? À quoi donc peut lui servir ces objets tant convoités. Mais surtout que peut-elle m’apprendre sur ceux-ci car depuis le début je suis celui qui parle, fait les offres, sans avoir de retour qui ont le mérite de me motiver à lui en dire plus. Qu’il en soit ainsi pour l’instant mais n’attends pas de moi de grande révélation, pas avant d’avoir acquis ma confiance…

Fini de jouer à celui qui parlera en premier, et puis je ne peux supporter ce silence. La bière lentement retourne à son aspect d’origine alors que le contenant repose sur la table. C’est à peine si le niveau à baissé car la soif n’est pas ce qui me tiraille le plus, c’est la curiosité, l’envie d’en apprendre plus et pourquoi pas se faire de nouveaux alliés contre Iverness. Tu voulais en savoir plus alors ouvre bien tes oreilles, les informations ne seront données qu’une fois et pas deux.


« Ce que je sais des fragments… et bien comment dire… je connais une personne qui en possède un. Je sais aussi que ceux-ci, même liés à Iverness le possesseur peu à peu fini par les assimiler. Il arrive parfois que le pouvoir contenu dans ceux-ci coule dans vos veines, corrompt votre âme pour ne faire plus qu’un avec vous. »

Le temps de marquer une pause et de rassembler le plus d’information possible sans vendre la mèche et le récit continue avec plus ou moins de détail méritant le détour. Car ce que la jeune femme devait savoir est qu’une information n’est pas toujours l’égale de sa voisine.

« Maintenant si tu tiens à tout prix à en dénicher plus pourquoi ne pas aller visiter la capitale? La tour s’illumine en présence d’un de ces objets tant convoités. Seul petit problème, les rêveurs fait prisonnier sont contraint de prêter allégeance au créateur. Une manière de mettre à l’abri ses biens perdus ou égarés. Voilà ce que je peux te révéler dans l’immédiat, j’espère que cela suffira à te prouver ma bonne foi. »

Tout mon corps fini par se pencher en avant, prenant appui sur les avant-bras posé de part et d’autre de la chope encore pleine. Bullant son désespoir d’être un jour vidée comme il se doit. Enfin cela ne dépend que de celui à qui elle est destinée, ou à l’ivrogne de service toujours là pour venir en aide à celui ou celle qui n’est plus apte à remplir cette mission sacrée qu’est d’honorer la sainte bière. Et si cette complainte n’avait pas le don de m’attendrir c’est pour la simple raison que mon regard fixait celui de Lyn qui devait analyser, mémoriser le ton de la voix et le moindre détail qui se trouve entre les lignes que je lui ai adressée. Elle, si mystérieuse, devait travailler dans l’ombre sans quoi jamais cette invitations n’aurait été émise. Chaque acte, chaque parole à une signification propre et il convient à tous et toutes d’en trouver le sens véritable. Non pas que nous puissions prétendre à déceler les secrets les mieux cachés de ce monde, mais au moins soulever un peu le voile sur des mystères qui ne demandent qu’à être révélés au grand jour. Trop longtemps rester sous clef, la boite de Pandore vous tend les bras mais de ce savoir allez vous détruire ou sauver ce monde parfois si cruel. Le choix est vôtre et nul ne peut influencer vos décisions. Libre d’esprit comme de corps c’est par nos convictions et nos actes que nous définissons ce que nous sommes, ce que nous voulons être.

Qu’en est t’il pour toi cher Lyn, que désires-tu par dessus tout et qu’attends tu exactement de moi. Simple être de passage dans cet univers si chaotiques et différent de celui qui est le mien. Certes c’est un peu vivre comme dans un rêve mais la réalité me manque, aussi cruelle et impitoyable qu’elle puisse être. Sans ces difficultés comment parvenir à s’élever dans les cieux, comment grandir et apprendre à savourer le moment présent, les petits bonheurs de la vie. Je suis peu être en plein rêve mais jamais je ne viendrai à m’égarer et perdre ce qui fait de moi celui que je suis. Convictions, croyances, rêves et souvenirs, quoiqu’il puisse se passer dans les heures et jours à venir rien ne viendra à bout de cette volonté inébranlable d’aller de l’avant. Que peux-tu donc m’apprendre sur les lieux de puissances, ceux-là même qui éveille en moi cette force cachée qui fusionne peu à peu avec mon âme. Ce poison qui n’a qu’un but me rendre plus fort chaque jour jusqu’à ce que cette puissance me consume de l’intérieur et provoque ma perte.

Le temps continue d’avancer et il n’est pas possible de le figer. Chaque seconde de passée est perdue si utilisée de la mauvaise façon. Et du temps j’en suis presque à court, la mort à sur mon être une main mise, sa faux prête et plus affutée que jamais dans l’attente du moment fatidique. Et si je dois périr alors que ce soit épée à la main, luttant jusqu'à mon dernier souffle pour partir la tête haute, l’honneur sauf…


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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Sam 6 Oct - 18:13

Lyn accueillit les informations avec un attentif professionnalisme ; les éléments trouvaient une place précise dans la toile des informations et les pièces s’emboîtaient et s’incrustaient, trouvant une résonnance immédiate avec d’autres faits.

À mesure que César se penchait dans la ferveur de sa tirade, Lyn reculait, conservant une distance mesurée avec son interlocuteur. Du bout des doigts, elle tapotait la table en un rythme bien défini, ses ongles émettant un bruit sec contre le bois vernis. Agacement face à l’élan, puis la pique lancée par César, ou simple moyen d’illustrer sa réflexion ? Les deux, peut-être. La tension dans l’air lui picotait la peau et le sens, le sentiment d’étrangeté gagnant encore en intensité. Elle analysa chaque mot prononcé avec soin, prêtant une attention toute particulière aux intonations, la gestuelle, les recoupant avec les faits parvenus auparavant, cherchant fébrilement des correspondances avec ses connaissances : César était intéressant, et elle devait savoir pourquoi ; pourquoi tant d’avidité pour quelque information, le temps lui était-il compté ?

Alors, seulement, elle plongea son regard dans le sien et soudain, sans crier garde, se pencha elle aussi au-dessus de la table ; seuls quelques centimètres séparait son visage de celui de César tandis qu’elle le scrutait avec une vigilance nouvelle, jusqu’à ce qu’enfin, la lumière de fit dans son esprit. Elle retomba en arrière, dos contre le dossier, et elle passa une main sur son visage comme pour le laver de sa stupeur. Dans un souffle, alors, elle exprima sa déduction :

« Tu es un rêveur. »

La soudaine réalisation donnait tout son sens aux impressions dérangeantes qui la hantaient depuis leur brève rencontre dans le tumulte du marché ; parfois, Lyn avait l’impression que mère Chaos et Inverness étaient des forces opposées qui s’aimantaient constamment. Cette simple croyance lui suffisait pour s’expliquer le possible lien entre les Rêveurs et les Fragments. Mais elle ignorait toujours comment démêler les informations recueillies désormais ; elle aurait beaucoup à penser.

Aussi, la curiosité qui l’animait désormais n’avait plus rien de professionnel ; c’était le caractère indomptable et félin qui voulait qu’elle comprît tout ce qui l’entourait. Le monde de César se trouvait-il par-delà le Chaos ? L’avait-elle effleuré, lors de son errance sans matière ? Et, à quoi pouvait bien ressembler cet autre monde ? Elle refoula les questions qui se bousculaient dans son esprit, pour en revenir à leur conversation. C’était à son tour de remplir sa part du marché.

Elle s’accouda à la table, fit rouler les muscles de ses épaules comme pour chasser les impressions qui l’avaient assaillie, maintenant qu’elle en connaissait l’origine, puis elle but une longue gorgée de bière. Ce fut finalement dans une attitude plus dégagée qu’elle nicha son menton dans le creux de sa main, observant désormais César avec cette malice qui lui était propre. Elle se retint de le taquiner, néanmoins, se méfiant désormais des pouvoirs curieux que l’on attribuait aux rêveurs. Elle ne put néanmoins s’empêcher de répondre à ce qu’elle avait interprété comme étant de la défiance, une rebuffade méritée face à ses manières cavalières :

« Je visiterai la capitale en une autre occasion, j’ai bien trop de comptes à régler ici. »

Elle illustra son propos d’un sourire carnassier qui dévoilait ses dents trop pointues. Oui, en dépit de son allégeance, il y avait cette haine qui l’ancrait ici, envers ces répugnants marchands d’esclaves qui lui avaient volés son existence et son frère de Chaos.
Reprenant un air plus sérieux, elle poursuivit :

« J’ignore comment les contacter, mais, si tu as besoin d’aide, tu devrais chercher la Poursuite. As-tu déjà entendu parler de cette organisation ? »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, déduisant d’elle-même que si cela avait été le cas, il ne devait pas y croire ou sinon, l’aurait mentionné dans son récit.

« C’est un groupuscule qui s’oppose au Créateur – au départ, il ne s’agissait que d’une rumeur, mais j’ai eu des confirmations de plusieurs sources fiables. Et ils protègent les Rêveurs. Je crois qu’ils sont de loin les mieux renseignés pour ton problème. Il te faudra quand même rester prudent, je ne connais pas leur implication et il serait dommage d’attirer des ennuis à ton ami… »

Pensive, elle se demanda vaguement comment procéder pour le mener sur les bonnes pistes sans révéler sa position. Ce n’était pas à elle de l’enrôler, pas plus qu’elle ne pouvait prendre de décisions à la hâte. Elle pouvait juste l’aiguiller au mieux, en espérant que cette affaire lui serait profitable sur le long terme.

Se préoccupant à nouveau de sa chope de bière, elle laissa donc à son client tout le loisir de poser les questions suivantes. Peu lui importait le prix des informations, elle était juste trop intriguée par sa nature pour mettre fin à l’échange.
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Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Ven 12 Oct - 23:31

Si mes sombres pensées sont omniprésente Lyn venait d’y trouver une parade, un remède sans faille tant mon sérieux naturel fût balayé en un instant. Un rêveur, moi, j’ai éclaté de rire comme si cette déduction était la blague la plus amusante qu’il puisse exister, tout univers confondu. Tout mon corps s’était courbé, mon front frôlant le bois de la table tandis que ma main droite tapait dessus. Plus moyen de me reprendre tant cette ‘joie’ soudaine me dominait de part en part. Comme si j’allais croire de telle ineptie, des sottises pareilles, et à ce rythme ce n’était que le début d’une vaste blague. Les larmes coulaient des mes yeux, brouillant ma vue jusqu’à ce qu’un semblant de sérieux revienne à la charge et mettre un terme à cette hilarité mal placée. En fin de compte je réussi à me reprendre mon dos à nouveau contre le dossier de ma chaise alors que le verre était porté à mes lèvres. Une bonne bière fraîche quoi de mieux pour éliminer les microbes et se lâcher un peu ces chaînes qui nous entrave.

Car oui, malgré les apparences elle venait de viser juste, un tir en plein cœur de la cible preuve que son esprit était affuté à l’extrême limite. Soit, le principal restait de maintenir l’illusion d’une fausse conclusion, du moins le temps de voir s’il y avait ou non moyen de tirer parti de la situation. Il me fallait gagner du temps, trouver des supports afin de ne pas être seul dans ce combat perdu d’avance. Il y avait bien le groupe auquel appartenait Alia mais elle n’avait pas donné plus d’indication quand à la façon de les localiser ou encore de les rejoindre. Et maintenant elle évoquait une certaine poursuite qui œuvrait contre Iverness lui-même. Étrange que tant de monde convoite à ce point les aptitudes des rêveurs qui en soit sont des poids mort, une invitation à la chasse à l’homme sur tout le continent.

C’est son sourire qui me ramena à une réalité bien cruelle. Des dents pointues qui ornaient sa dentition, cela rappelait vaguement les fauves ou les félins. Des observations complémentaires qui ne laissaient pas vraiment de place au doute. Un vampire… noooooon faut pas non plus abuser ce n’est pas encore halloween. Sans doute une de ces chimères, si imprévisible et omniprésente dans ce monde qui échappe à presque toutes les règles préétablies.


« Soit, supposons que tu dises vrai, que je suis l’un de ceux que l’on nomme rêveur. En quoi cela me rend-t-il si spécial, important à vos yeux. En fin de compte je ne suis qu’un homme, mercenaire de profession et travaillant pour le peuple Norn. Qu’y à t’il d’exceptionnel à cela? D’autre part si je recherche les lieux dit ‘de puissance’ c’est pour mon compte personnel, pas pour mes employeurs. Le pouvoir ultime, rêve de tous les hommes… »

Déjà deux propositions pour des alliances, à ce rythme j’aurai assez de contact pour être chez moi partout où que je puisse me trouver. Mais jouer un double ou triple jeu n’est pas sans conséquence. L’on se doit de satisfaire toutes les parties concernées sans jamais perdre de vue ses intérêts propres. Et j’ai beau être malin ce n’est pas pour autant que mes capacités sont sans limite. Il me faut me reposer, manger et boire sous peine d’être exténué dès la première tâche. Alors que faire dans le cas présent, ma main gauche reprenait déjà son petit jeu avec le verre maintenant à moitié vide –ou plein c’est du pareil au même-, déjà il fallait en savoir plus, savoir ce que l’un ou l’autre pourrait m’apporter sans ajouter des entraves supplémentaires. En aucun cas avoir ses mouvements limités pour une raison quelconque est bénéfique. Réfléchit César, réfléchit vite et surtout bien car tes mots vont peser lourd dans la balance.

Comme d’un accord commun je fini par m’intéresser à ce qu’est la poursuite et ses objectifs. Car si son but est de nuire au créateur alors quel genre d’action mènent t’ils? Quelles sont les conditions pour acquérir cette confiance qui constitue le squelette de l’organisation? Sans plus d’information il est hors de question de la suivre aveuglément et ensuite finir dans le caniveau, la gorge tranchée net et le sang colorant le sol de cette teinte pourpre si familière sur les champs de bataille.


« Mon ami ne risque rien en fait, c’est surtout lui la menace. Mais passons que sait-on exactement sur ce groupe en question. Outre le fait qu’il agisse contre Iverness, ce qui me laisse de marbre, je n’en sais pas plus. Un peu faible comme argument pour convaincre un parfait inconnu de suivre les ordres non? Tu en conviendras j’en sais assez sur les rêveurs mais obtenir de telles informations à un prix, c’est aussi accepter de prendre des risques assez conséquent. Cependant ma lame est là pour les plus offrants alors je t’écoute Lyn, qu’as-tu à offrir outre une promesse de protection pour mon ami? »

On se jauge du regard, à la recherche d’une faille dans la défense de celui qui nous fait face. Un indice qui pourrait faire pencher la balance en notre faveur. Cette lutte psychologique qui requière expérience ET savoir-faire pour ne pas être du côté de la partie voué à consentir aux plus gros sacrifices. Et si je lui proposais une boîte de thon accepterai t’elle de réaliser le moindre de mes désires aussi farfelu soit-il? J’en doute mais au moins l’idée à de quoi faire apparaître un sourire sur ce visage devenu un poil trop sérieux depuis quelques minutes
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Joueur
Féminin

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AGE: 26 ans
SURNOM:
PROFESSION: Informatrice
La PanthèreINFORMATRICE
Message Sujet: Re: La chasse est ouverte {RP Libre} | Dim 28 Oct - 9:25

Le rire pour défense qui en rien n’ébranla les convictions de Lyn. Elle était restée impassible face à cette mise-en-scène légère : il n’était pas donné à tout le monde de tromper l’instinct d’une chimère. Elle fit donc comme si César ne s’était pas donné la peine de s’esclaffer et avait attendu avec une patience toute relative la fin de la mascarade pour, enfin, en venir aux faits.

Elle se félicita intérieurement de ne pas en avoir trop dit. Cette flatterie vantait l’évidence de son choix, comme si la question qu’elle s’était posée plus tôt n’était que rhétorique. Lancer des fleurs à son ego ne faisait pas de mal, après tout. Elle revêtit le masque de l’informatrice plutôt blasée par le manque d’enthousiasme de son interlocuteur fasse à un tuyau aussi exaltant, ignorant par la même qu’un peu plus tôt, elle s’étonnait de rencontrer un Rêveur. Après tout, la Poursuite générait chez la plupart des individus une fascination induite par le mystère. Ou au moins, une curiosité authentique. César, lui, présentait une méfiance et une critique inattendue, qu’il aurait pu, pourtant, garder pour lui. Dire que jusqu’alors, elle trouvait plutôt confiant ! D’un haussement d’épaule désintéressé, elle introduit la réponse à la tirade de César :

« C’est la Poursuite, un groupuscule, l’ami. Je ne vois pas en quoi je pourrais argumenter en leur faveur, j’en sais trop peu. Ce que je sais, par contre, c’est que les gens de ton espèce sont particulièrement recherchés. Le jour viendra où, peut-être, tu seras traqué. Et ce jour-là, tu seras heureux d’avoir cet ultime recours, je me trompe ? Le créateur n’est pas ton ami, César. S’il te trouve, il te gardera captif. »

La chimère n’était pas une adepte du dicton « les ennemis de tes ennemis sont tes amis », mais n’y trouvait pas moins une résonnance certaine. Dans les situations les plus délicates, c’était parfois le seul recours. Lyn savait ce que c’était de se trouver propulser dans un monde inconnu et d’en subir les vicissitudes. Cela l’avait conduit tout droit en cage chez les marchands d’esclaves, peu après avoir quitté le giron de mère Chaos. Et, les cages, elle ne souhaitait cela pour personne. En cela, son ton ne manquait en rien de conviction et de sincérité à l’égard de César. Loin d’être recruteur pour la Poursuite ni d’en connaître tous les secrets, elle ne savait pas moins que c’était de loin la meilleure protection que d’appartenir à un groupe, soudé. Bien plus que ce prétendu pouvoir absolu. Serait-elle libre si Kellan n’avait pas prêté allégeance ? Non, probablement pas.

Lyn vida d’un trait sa bière et reposa bruyamment la peinte. Derrière le laconisme tout relatif de sa réponse, elle enregistrait le moindre détail, en particulier sur cet « ami dangereux ». Elle avait le sentiment que son rapport allait être plus pimenté que d’ordinaire. Une aubaine qu’elle eût croisé ce Rêveur, cela allait sans dire. Du moins, il lui fallait désormais jouer de la sincérité pour pouvoir conserver sa crédibilité – la Panthère était une informatrice particulièrement scrupuleuse et aucun de ses clients n’avaient eu à se plaindre de ses services.

« Mais pour répondre à ta question, la Poursuite agit par divers moyens. Courir après les fragments en est un, même s’il est complètement improbable qu’ils y arrivent un jour. Je suppose que c’est pour donner du courage aux troupes. »

Elle fit mine de réfléchir l’espace d’un instant avant de poursuivre :

« Je tiens d’un rebelle qu’ils soutiennent la rébellion Harkonnen, aussi. Mais je n’ai pas encore eu de confirmation sur cette information. »

Elle laissa la conversation en suspens, l’oreille soudain attentive à la musique de la salle. La jeune pianiste avait entonné les trois notes inquiètes qui trahissaient le danger. Désormais imperméable à tous palabres potentiels de son client, elle jeta un coup d’œil furtif en contrebas et étouffa un grondement, se tassant sur sa chaise. Elle inhala, bouche entr’ouverte, à la manière des félins pour capter les odeurs. Sourcils froncés et mâchoires désormais serrées, elle siffla entre ses dents :

« De la visite. »

La constatation teintée d’urgence en disait long sur l’inquiétude qui la dévorait. Bien sûr, elle n’aurait aucun mal à se défaire de ceux qu’elle avait contrarier au cours d’un vol récent qui s’était compliqué, mais il était hors de question qu’elle répande le sang sur le sol de cette taverne – objet de l’un des nombreux compromis qu’elle avait fait avec le maître des lieux. Dans une telle situation, elle n’avait qu’une envie, s’était de recouvrer sa forme naturelle. Elle pouvait espérer qu’ils repartent sans faire de grabuge, ou alors, elle pouvait s’esquiver. Mais que pourrait révéler César sur elle, en dépit de ses précautions ? Pouvait-elle prendre la poudre d’escampette et le laisser derrière sans courir de risque ?
Elle porta ses prunelles émeraude désormais fendues sur son étrange client pour tenter d’évaluer sa réaction
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La chasse est ouverte {RP Libre}




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